La liberté passe par la sécurité

04-06-2025

(par Jawad Hanini) Garantir la sécurité, c'est garantir la liberté. Les Bruxellois n'en peuvent plus des discours abstraits. Ils attendent des actes concrets. Oui, assurer la sécurité coûte cher – plusieurs dizaines de millions d'euros par an – et c'est un défi pour une région déjà lourdement endettée. Mais la sécurité n'a pas de prix: protéger la vie des citoyens est la première mission de l'État. Une ville insécurisée est une ville qui se vide de sa vitalité, de ses habitants et de son avenir. La sécurité est le premier des droits. Sans elle, les autres libertés – circuler, entreprendre, se réunir, étudier – ne sont que des illusions.

Une situation qui ne peut plus durer

Bruxelles est confrontée à une crise sécuritaire aiguë : 93 fusillades en 2024, 9 morts, 49 blessés. Dernier choc en date : le 4 mai 2025, des hooligans masqués ont semé la panique en plein centre-ville, blessant 80 personnes. Cette spirale de violence est intolérable. Elle doit cesser immédiatement.

Sécuriser Bruxelles, c'est aussi défendre son tissu économique. Les commerçants, les artisans, les travailleurs doivent pouvoir exercer leur activité sans peur. Une ville où l'on craint d'ouvrir son commerce ou de rentrer tard chez soi est une ville qui s'effondre économiquement. Sans sécurité, pas de confiance. Sans confiance, pas d'investissements.

Une ville insécurisée est une ville qui se vide de sa vitalité, de ses habitants et de son avenir. 

Des solutions qui ont fait leurs preuves

Des réponses existent, et elles ont déjà démontré leur efficacité ailleurs. La police de proximité, par exemple, repose sur une présence quotidienne et visible dans les quartiers. Ce modèle, adopté au Royaume-Uni, a permis de réduire la criminalité de 15 % en deux ans. Autre levier, la sécurité participative, qui implique directement les habitants grâce à des comités de quartier en lien constant avec les forces de l'ordre. En Suisse, ce système a entraîné une baisse de 20 % des cambriolages sur trois ans.

Former les citoyens est également un outil puissant. En Allemagne, des campagnes de sensibilisation aux gestes d'alerte et de prévention ont contribué à une diminution de 25 % des incidents mineurs. À cela s'ajoute la mobilisation de renforts saisonniers, notamment pendant l'été ou lors de grands événements publics : aux Pays-Bas, cette mesure a entraîné une baisse de 30 % des actes de vandalisme.

Enfin, une coordination efficace entre les différents services – police, pompiers, assistance sociale – est essentielle. Au Canada, la création d'un centre unique de coordination a permis de réduire le temps d'intervention de 18%. Ces approches concrètes, humaines et coordonnées montrent que la sécurité ne se décrète pas : elle se construit, avec méthode et volonté.

Des peines alternatives pour désengorger et responsabiliser

Inspiré par les propositions de Julien Moinil, un volet essentiel doit compléter la réponse sécuritaire : la mise en place de peines alternatives ciblées, conçues pour responsabiliser les auteurs tout en désengorgeant les tribunaux et les prisons. Pour les délits de rue comme le vandalisme, les incivilités ou les petits trafics, des travaux d'intérêt général obligatoires peuvent être imposés, afin que les auteurs réparent concrètement les atteintes commises à l'espace public.

Pour les jeunes délinquants, des formations obligatoires à la citoyenneté et à la gestion des conflits offrent une voie de réinsertion, en leur donnant les outils pour mieux comprendre les conséquences de leurs actes. Dans certains cas, une réparation directe auprès des victimes ou de la communauté est envisageable: nettoyage de lieux dégradés, soutien à des associations locales, participation à des initiatives de quartier.

Les récidivistes ou les profils plus violents, quant à eux, doivent pouvoir bénéficier d'un suivi psychologique approfondi et d'un encadrement social intensif, afin d'éviter la rechute et de favoriser une reconstruction durable. Enfin, la médiation obligatoire entre jeunes délinquants et commerçants ou riverains victimes des nuisances permet d'instaurer un dialogue, de restaurer la confiance et de prévenir la récidive.

Ces mesures ne remplacent pas la fermeté judiciaire : elles l'accompagnent de manière intelligente, en alliant sanction, responsabilisation et prévention.

Une coordination efficace entre les différents services – police, pompiers, assistance sociale – est essentielle. Au Canada, la création d'un centre unique de coordination a permis de réduire le temps d'intervention de 18%. 

Conclusion: la sécurité, fondement de la liberté

Bruxelles doit se doter des moyens de ses ambitions. La sécurité n'est ni une option, ni un luxe. Elle est le premier des droits, la condition de la liberté, de la justice sociale et du dynamisme économique. Partout où elle a été prise au sérieux, la violence a reculé. Il n'y a plus de temps à perdre.Nous devons investir tout l'argent nécessaire pour la sécurité des Bruxellois : pour recruter, équiper et coordonner les services. 

La sécurité a un coût, mais l'insécurité coûte toujours plus cher.

Jawad Hanini
Stagiaire chez Open Vld Brussels